Partager

Baromètre Arval 2025 : Les entreprises marocaines anticipent la croissance de leurs flottes d’ici 2028

20 juin 2025 Maroc Diplomatique

Selon les résultats 2025 du Baromètre des Flottes et de la Mobilité dévoilés par Arval Maroc dans le cadre de l’Arval Mobility Observatory, 91 % des décideurs marocains interrogés prévoient une stabilité ou une augmentation de leur flotte automobile d’ici trois ans. Parmi eux, 53 % estiment que leur parc va croître. 

Ces résultats, présentés le 19 juin à Casablanca, témoignent d’un optimisme marqué malgré les incertitudes du contexte international. Ce dynamisme s’explique principalement par la croissance de l’activité économique des entreprises, confirmant une tendance observée les années précédentes.

En effet, le baromètre repose sur une enquête internationale menée dans 28 pays auprès de 8 061 décideurs d’entreprise, dont 256 au Maroc. Elle met en lumière les principales dynamiques autour de la mobilité d’entreprise, notamment l’électrification, le financement, la connectivité et la stratégie RSE. 

Parmi les spécificités marocaines, le recours aux véhicules d’occasion se distingue. En effet, 67 % des entreprises déclarent intégrer déjà ce type de véhicules dans leur flotte, que ce soit pour des usages de service ou de pool. Ce choix semble répondre à des impératifs économiques tout en offrant de la flexibilité dans la gestion des parcs.

Concernant les modes de financement, selon Eric Fulcheri, directeur général d’Arval Maroc, la location longue durée (LLD) reste peu répandue mais suscite un intérêt croissant. 

Si seulement 16 % des entreprises la considèrent aujourd’hui comme leur principale méthode de financement, elles sont 44 % à envisager d’y recourir ou d’en étendre l’usage d’ici trois ans. Ce chiffre révèle un potentiel d’évolution dans les pratiques de financement de la mobilité au Maroc.

Sur le plan technologique, le directeur général a indiqué que l’intégration des motorisations électrifiées progresse lentement. Seules 20 % des entreprises ont effectivement intégré des véhicules électrifiés à leur flotte, bien que 54 % aient déclaré en avoir l’intention. 

Les intentions d’adoption à trois ans s’établissent à 34 %, en recul de 15 points par rapport à 2024. Le principal frein identifié reste le manque d’infrastructures : 62 % des entreprises évoquent l’insuffisance de bornes de recharge comme obstacle. Toutefois, 84 % affirment avoir mis en place ou envisagent de mettre en place une stratégie de recharge.

Du côté de la connectivité, Eric Fulcheri a souligné que 49 % des entreprises sont équipées d’outils télématiques, mais l’exploitation effective des données reste limitée ; seules 10 % les utilisent activement. Néanmoins, 60 % des entreprises équipées indiquent vouloir s’en servir à l’avenir, ce qui souligne « un écart persistant entre potentiel et usage effectif ».

La mobilité des salariés s’inscrit dans une logique stratégique et RSE. 45 % des entreprises ont déjà mis en place ou envisagent un budget mobilité. Les politiques RSE sont citées comme principal moteur de cette initiative par 37 à 39 % des répondants, suivies des avantages fiscaux (35 à 38 %).

En matière de décarbonation, les résultats montrent une prise de conscience en cours, bien que les démarches formalisées restent limitées. Seules 11 % des entreprises ont défini des objectifs de décarbonation, tandis que 27 % y travaillent. Les freins les plus souvent mentionnés concernent la maîtrise du coût total de possession (TCO), les contraintes réglementaires et les défis liés à l’électrification.

Dans l’ensemble, selon le rapport d’Arval Maroc, les entreprises marocaines apparaissent engagées dans une transformation progressive de leur gestion de la mobilité. Elles expriment une volonté d’adaptation, marquée par un équilibre entre contraintes économiques, évolutions technologiques et considérations environnementales.